Ce qui peut être dit ou non dans les universités a rarement attiré autant l’attention des médias, des milieux politiques et du grand public. Mais quels sont les cadres juridiques applicables à l’analyse des débats suscités par l’exercice des libertés expressives dans les universités? Et au-delà des paramètres que pose le droit formel, quels sont les enjeux éthiques que cet exercice soulève? Ces questions se posent à un moment où de multiples revendications, souvent divergentes, s’expriment à propos de ce qu’est et de ce que devrait être l’institution universitaire. Se mêlent dans ce contexte des revendications appréhendant l’institution comme une structure de production et de reproduction d’inégalités sociales, qu’il faut réformer pour permettre la pleine participation de groupes minoritaires, et d’autres mettant l’institution au service de récits nationaux. Cet ouvrage vise à analyser la nature de ces revendications et les conséquences de leur réception institutionnelle éventuelle sur la liberté académique, en tant qu’elle protège de manière particulière la liberté d’expression de ses titulaires, ainsi que sur la liberté d’expression, entendue comme liberté fondamentale échéant génériquement à tout citoyen, dont peuvent se revendiquer tous les membres d’une communauté universitaire. Il cherche également à identifier des paramètres intellectuels puisant au droit, certes, mais aussi à l’éthique et à la pédagogie, afin de favoriser l’émergence d’une université inclusive sans pour autant que soient compromises ses missions centrales, dont la réalisation repose dans une large mesure sur une protection optimale des libertés expressives.