La protection de l’environnement figure parmi les préoccupations de la population québécoise et ces dernières nous amènent à modifier nos comportements. L’emphase est souvent mise sur les répercussions futures de nos agissements, mais il nous faut aussi réagir à nos activités passées ayant altéré notre milieu. La restauration des sols contaminés par exemple par des hydrocarbures ou encore par des métaux lourds s’inscrit dans cette démarche réparatrice. La recherche d’une technologie la mieux adaptée pour dépolluer ces terrains a orienté les travaux d’une équipe de scientifiques animés par le souci de les réhabiliter grâce à une approche dite « in situ ». En effet, comment tirer avantage des plantes associées à des microorganismes présents dans le sol pour récupérer ces contaminants? Pour répondre à cette question, un groupe de spécialistes provenant des sciences biologiques auquel se sont joints des collègues de sciences humaines ont conjugué leurs efforts. En tant que juristes, nous avons collaboré à ce projet d’envergure, nommé GenoRem, en brossant le tableau de l’encadrement normatif visant l’utilisation des plantes pour la décontamination des sols et en proposant des avenues pour promouvoir l’essor de la phytoremédiation.
Le présent ouvrage vous présente le fruit de nos travaux qui se sont concentrés autour de deux axes. Tout d’abord, nous avons examiné l’alliance de la science et du droit au bénéfice de la phytoremédiation et à cette occasion, nous avons revisité les notions de « développement durable » et de « principe de précaution », assises de cette technologie. Parallèlement, nous avons étudié l’encadrement juridique de la phytoremédiation applicable aux projets de décontamination tant ici au Québec, au Canada qu’à l’étranger, soit en France et aux États-Unis. Ce tour d’horizon des règles en vigueur nous a permis de dégager des constats à partir desquels nous proposons une démarche plus dynamique apte à favoriser le développement et l’usage de technologies de décontamination in situ comme la phytoremédiation. Parmi les composantes de cette proposition figurent, en plus d’un appui indéfectible à la recherche, un partage et un transfert plus efficients des connaissances scientifiques auprès des différents intervenants du secteur de la décontamination des sols; les autrices du présent ouvrage ambitionnent concourir à cette démarche.